La mise en musique de Kowalski est publiée la même année que l’oeuvre de Schönberg, en 1913. La composition consiste de douze poèmes de Giraud, dont six se retrouve aussi dans la sélection de Schönberg. Ce sont des Lieder magnifiques qui impressionnent – plus frappants encore que chez Schönberg – par leur caractère cabaret qui souligne le côté léger et ironique des poèmes. L’accompagnement de la pianiste canadienne Brigitte Poulin est remarquablement exquis.
— Kathrin Kreuse, WDR3
Le Pierrôt lunaire de Max Kowalski forme un contraste fascinant et passionnant. Contrairement au “classique” de Schönberg, Kowalski accentue le caractère serein et ironique des Lieder. Ses compositions se montrent expressives et ludiques, écrites avec un sens d’humour subtil, à la fois peu courageux et gai, ou alors opulent et luxueux, remplies de rubati romantiques. La pianiste Brigitte Poulin fait épanouir cette débauche de couleurs avec délicatesse.
L’œuvre de Bilodeau s’inscrivait dans le cadre du concert des pianistes Brigitte Poulin et Jean Marchand, donné le 24 octobre 2014 en la salle Bourgie. (…) c’est l’exposition De Van Gogh à Kandinsky : de l’impressionnisme à l’expressionnisme, 1900-1914 qui a justifié la présentation d’En blanc et noir (1915) de Debussy, d’extraits de la suite Petrouchka (1921) de Stravinski, et des Clairs de lune (1900-1907) du trop peu connu compositeur français Abel Decaux (l’occasion pour moi de la découverte de celui qu’on a nommé avec raison le « Schoenberg français », tant l’œuvre de ce soir-là mêlait des accents de Debussy avec ceux du compositeur viennois). Le programme a été défendu avec une concentration et une aisance remarquables par les deux pianistes, qui sont passés du « deux pianos » (Debussy, Bilodeau) au piano solo (Poulin et Marchand se partageant les 4 pièces de Decaux) au « piano quatre mains » (pour le diaboliquement digito-tarabiscoté mais extraordinairement efficace Stravinski).
— Michel Gonneville, 27 octobre 2014
Très expressives, les quatre œuvres du concert montraient toutes des facettes différentes des possibilités du piano, de la virtuosité de Stravinski à la sombre expressivité atonale de Decaux, en passant par la force évocatrice de Debussy et les couleurs lyriques de Bilodeau. Brigitte Poulin et Jean Marchand ont fort bien rendu cette diversité, utilisant tous les registres de cet instrument aux possibilités infinies qu’est le piano. Il y avait aussi une belle complicité et une impeccable coordination entre les deux musiciens.
— Une première mondiale à la salle Bourgie, Benoit Bergeron, 23 octobre 2014
Il me serait impossible de passer outre la prestation solo pleine dʼâme que nous a offerte la sublime pianiste montréalaise Brigitte Poulin. Elle éblouit par son habileté à marier douceur et énergie, grâce et verve et ces apports propres à son interprétation de des célèbres de Bach nous permettent de constamment renouveler notre concentration et notre appréciation tout en acceptant de nous laisser hypnotiser par la beauté du moment quʼelle nous livre. Sa simplicité élève les cœurs, on se retrouve bien heureux de pouvoir la conserver jusquʼà la fin du spectacle, car par la suite, elle accompagnera deux autres pièces au piano.
— De la belle danse dans toute sa splendeur, Audray Julien, 19 septembre 2014
Les Trois études pour piano solo ont plus marqué les esprits. On imagine facilement ces trois pièces devenir très populaire auprès des jeunes pianistes. Faciles d’approche, elles sont d’une écriture efficace sans être d'une difficulté insurmontable. On pourrait les présenter comme les Études de sonorité de François Morel du XXIe siècle. Efficace aussi la lecture qu’en fait Brigitte Poulin, les rythmes rugueux et les mélodies répétées reste en mémoire longtemps après le concert.
— Normand Babin, Transmission parfaite, 22 mars 2014
Pourtant, de façon presque paradoxale, c'est à travers une palette toute en demi-teintes, avec grande subtilité, en travaillant parfois dans l'infiniment petit, reprenant inlassablement un motif ou une texture (comme le propose Kevin Volans), que Brigitte Poulin et Jean Marchand ont séduit le public présent à la Salle Tanna Schulich. (…) Si on ne devait retenir qu'une seule des cinq pièces proposées, ce serait sans hésitation l'Andante sostenuto de Denis Gougeon, d'après un magnifique poème de Fernand Ouellette faisant lui-même référence au mouvement lent de l'ultime sonate de Schubert. Ici, le compositeur a su tirer profit des forces des instruments en présence, mais aussi de la complémentarité de ses interprètes, en réelle communion, en intégrant au tissu musical passages arpégés couvrant toute l'étendue du piano, lancinant rappel du do dièse, notes répétées, forme ternaire qui évoque aussi bien les grands arcs schubertiens que le rythme inhérent à la poésie de Ouellette et « chant secret » du texte.
— Alter-Face, Lucie Renaud, Clavier bien tempéré, 10 décembre 2013
Quoique mes oreilles entendissent toutes ces musiques pour la première fois, la plus belle découverte du concert aura été la création d’Andante Sostenuto de Denis Gougeon. On l’a déjà dit ici, Gougeon compose d’abord et avant tout pour les musiciens qui interprètent ses musiques. Basée sur la note de do dièse et sur l’andante sostenuto de la grande Sonate en Si bémol Majeur de Schubert, inspirée par un magnifique poème de Fernand Ouellette qui évoque cette même sonate de Schubert, le compositeur a écrit une pièce d’une exquise lenteur et de méditation orientée. La mélodie traitée un peu comme un groupe de variations m’a semblé aussi lunaire et cosmique que ce que nous offre habituellement Gougeon, mais cette fois-ci avec un ajout d’émotion et de sensibilité qui sont plus propre à l’univers schubertien. Les deux pianistes ont trouvé là leur plus beau moment d’unité de tout le concert. Véritable communion d’esprit, symbiose rythmique, souffle commun. Un très beau moment de la saison Gougeon, un très beau moment de musique qui donne tout simplement le goût et l’envie de courir acheter la partition.
— Sous le soleil de Gougeon, Normand Babin, 10 décembre 2013
Parmi les heureuses découvertes de ces journées Xenakis, l’ensemble canadien Transmission – un sextuor non dirigé réunissant des artistes solistes - assurait ses premières prestations françaises. (…) On pouvait apprécier la plasticité des lignes et l’extrême soin accordé à la matière sonore et au travail sur les énergies du mouvement qui président à l’interprétation de Continuo(ns) de Philippe Leroux. (…) On retrouvait l’ensemble Transmission dans un programme cette fois entièrement dédié à Xenakis : de Rebond – athlétique Julien Grégoire – à À R. (hommage à Maurice Ravel) – féline Brigitte Poulin et Plekto (en grec, Tresser) pour six instruments; mettait en lumière ce « quelque chose de riche et d’étrange » qui, chez Xenakis, émane de sonorités uniques « qui lavent celui qui l’écoute du temps qui l’engorge » selon l’expression pertinente de Jean-Noël Von der Weid.
— Francesca Ferrari, hommage à Xenakis aux Flâneries musicales de Reims, ResMusica, 23 juillet 2011